29 AVRIL : DE BATUSANGKAR À SAWAHLUNTO
Encore une journée incroyable en moto, je sais je radote, mais les paysages de la région de Sumatra Ouest sont tous plus beaux les uns que les autres. Et les petites routes choisies pour aller de Batusangkar à Sawahlunto aujourd'hui étaient particulièrement amusantes en moto!
Il fut alors suggéré aux Hollandais d'exploiter la région, car le charbon était nécessaire à l'industrie et aux transports. Après la découverte du charbon, la région fut fréquemment visitée par des géologues. L'exploitation du charbon y fut lancée après la « cession » de la région aux Hollandais en 1876. Après l'âge d'or de l'exploitation minière et la fermeture des sites miniers, Sawahlunto devint une ville fantôme et sa population déclina (13 000 habitants en 1980).
En 2004, la ville décida de transformer Sawahlunto en ville touristique, et depuis, sa population a augmenté. En 2014, 29 % de ses revenus provenaient du tourisme, contre seulement 23 % de l'agriculture.
Le site minier de charbon d'Ombilin à Sawahlunto a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2019.
La population de Sawahlunto s'établit maintenant à 67 760 habitants (2023).
Départ de Batusangkar
Comme habitude, plutôt que de prendre la route la plus directe (et la plus encombrée) pour rejoindre notre destination, Sawahlunto, je choisis de faire un grand détour par les montagnes qui nous fera aussi longer un très beau lac, le lac Singkarak. Après être sortis de Batusangkar, on retrouve très vite les grands espaces et les belles cultures.
Premier arrêt, le beau point de vue de Tanjung Indah. On paie notre dû, comme chaque fois à ce genre d'endroits (environ 1$ par personne), on achète un rafraîchissement et on s'asseoit à une table au bord du lac. C'est très agréable.
Trois dames dans la soixantaine nous rejoignent et entament une longue conversation avec nous sur notre voyage, nos motos, nos enfants... un classique et une bonne pratique d'indonésien (pas sûre que j'aurais réussi l'examen!). Mais bon, on arrive à peu près à se comprendre et on rigole beaucoup.
On quitte nos trois dames et le point de vue, on longe encore un bon moment le lac, c'est magnifique!
On quitte ensuite le bord du lac pour remonter dans les montagnes sur de toutes petites routes sinueuses, à peine assez larges pour une auto.
Heureusement qu'il n'y a pas beaucoup de trafic, car c'est toujours un peu stressant de croiser un véhicule sur ce genre de routes! On s'exclame régulièrement devant la beauté des paysages et de la route!
Vive les tournicotis! Dernière vue du lac Singkarak
On trouve aussi le plus joli des petits villages, soit Sulit Air (ou Soelitair, selon les sites), une vraie merveille avec ses nombreuses maisons à l'architecture minangkabau, vraiment un des plus beaux qu'on ait vus jusqu'à présent!
La petite rivière qui passe dans le village est assez propre, ce qui est rare, les rivières servant malheureusement trop souvent de dépotoirs. Mais nous verrons quand même une dame très âgée venir carrément jeter un sac de vidanges dans la rivière
Traversée de Sulit Air
Les belles de Sumatra Ouest
Belle descente vers Sibarambang, encore 14 km avant d'arriver
Quelle route et quels paysages!
Arrivée à Sawahlunto et à l'hôtel
Notre hôtel est un probablement le plus beau de la ville, situé en plein centre et de style colonial, avec tout le confort, pour environ 30$ par nuit, le KHAS Ombilin Hotel. Sauf que la toilette fait un bruit de trompette répétitif qui va probablement me rendre folle cette nuit (et peut-être même avant).
Une petite église catholique devant l'hôtel (ca fait changement des mosquées!).
Nous allons prendre un snack et un café, puis faire une petite balade dans les jolies rues autour de l'hôtel. Ancien pont ferroviaire qui sert maintenant de passage piétonnier et de motos.
Bâtiment de Sawahlunto, bâti en 1916 par la compagnie minière hollandaise Ombilin, peu après la découverte de 200 millions de tonnes de charbon autour de la rivière Batang Ombilin, près de la ville. Ce bâtiment servait alors pour l'exploitation minière de charbon, il est maintenant désigné comme héritage culturel et utilisé comme bureau municipal (kantor).
Une des belles rues de la ville. On se croirait à la Nouvelle-Orléans.
Souper à notre petit café découvert ce midi, le One Day Coffee Ramen, en surplomb de la ville
Retour à l'hôtel ensuite (photo prise d'Internet)
Pour voir l'itinéraire en détails et le télécharger, cliquez ICI
Pour voir tous les vidéos de l'une de nos plus belles journées en moto, cliquez ICI
30 AVRIL : SAWAHLUNTO
Il pleut ce matin. Pas grave, nous allons visiter des musées pour en savoir un peu plus sur l'industrie du charbon qui a valu à cette ville de faire partie de l'héritage de l'Unesco.
Premier musée : le Museum Tambang Ombilin. Gratuit, ce qui est rare! Nous sommes les seuls visiteurs, pas de guides, nous nous débrouillons avec Google traduction pour comprendre les panneaux en indonésien.
Premier musée : le Museum Tambang Ombilin. Gratuit, ce qui est rare! Nous sommes les seuls visiteurs, pas de guides, nous nous débrouillons avec Google traduction pour comprendre les panneaux en indonésien.
Ci-dessous : photo de mineurs. Plusieurs mines de charbons dans la région employaient des prisonniers qui devaient travailler avec des chaînes aux pieds et étaient régulièrement fouettés. On dit que des corps sortaient des mines presqu'aussi régulièrement que le charbon.
Plus tard, la main d'oeuvre gratuite se faisant rare, les mines ont dû engager des travailleurs qui recevaient des salaires de misère, mais qui étaient mieux traités quand même.
Équipement utilisé dans les mines. Le convoyeur de charbon à gauche et, à droite, le chariot utilisé comme moyen de transport de matériaux miniers tels que le bois pour soutenir les trous miniers.
Pas de bottes à cap d'acier pour les mineurs!
Un des loris utilisés pour transporter le charbon hors des mines. Avant l'invention des loris, ce sont des buffles et des chevaux qui faisaient ce travail.
Haveuse (machine automotrice) utilisée pour percer les parois des futurs tunnels quand des explosifs ne pouvaient être utilisés. Les mines de la région étaient de deux sortes : soit à ciel ouvert, soit sous terre, avec des tunnels.
Direction ensuite le Hole Mine Site Museum Mbah Suro, à quelques pas. Nous sommes encore une fois les seuls visiteurs et il n'y a qu'une dame à la billetterie et un guide qui ne parle pas anglais. Pas grave, on va se débrouiller avec notre indonésien de pacotille et avec les panneaux d'explications qui sont bilingues.

Les chaînes utilisées pour attacher les prisonniers et les empêcher de se sauver. Ce devait être efficace 
Les bras et les jambes des prisonniers étaient enchaînés à ceux d'autres prisonniers. Les prisonniers, souvent politiques, venaient pour la plupart des prisons surpeuplées de Batavia, hommes et femmes. Ils travaillaient sans arrêt et ne recevaient qu'un seul repas par jour. Souvent ils mouraient à cause de l'inhalation de méthane.
Kentongan : genre de tambour fait en bambou sur lequel on tapait pour annoncer les changements de shifts (premier shift à 4 heures du matin) et les réunions spéciales.
On se prépare ensuite à aller visiter la mine sous la ville de Sawahlunto, qui comprend 6 niveaux et des kilomètres de tunnels. Il faut mettre nos beaux casques.
Une ancienne maison qui hébergeait des mineurs et leur famille (pas des prisonniers, mais de vrais travailleurs salariés)
La maison abrite maintenant, entre autres, l'atelier d'un sculpteur de charbon. Il est justement en train de tailler une oeuvre qui sera proposée à des touristes (qui n'auront pas le droit de la ramener en avion, mais chut!).
Nous nous préparons ensuite à visiter la mine. Celle-ci a été construite en 1898 et exploitée jusqu'en 1930. Elle a dû être fermée à cause des risques d'inondation de la rivière proche. À cette époque, ce sont encore des prisonniers enchainés qui étaient forcés de creuser les tunnels et de travailler dans la mine.
La mine a ensuite été abandonnée, mais le gouvernement a décidé de la revitaliser en 2007 afin de la réouvrir pour le tourisme en 2008. Plusieurs galeries ont été condamnées pour éviter les inondations qui avaient forcé sa fermeture en 1930.
La mine a ensuite été abandonnée, mais le gouvernement a décidé de la revitaliser en 2007 afin de la réouvrir pour le tourisme en 2008. Plusieurs galeries ont été condamnées pour éviter les inondations qui avaient forcé sa fermeture en 1930.
Il y a 6 niveaux, on n'explorera que le premier, c'est immense!
Nous sommes entourés de charbon, c'est fascinant (il y a plusieurs sortes de charbon, de qualités différentes, le meilleur étant l'anthracite).
On peut même en extraire nous-mêmes! Tout un libre-service pour les habitants du coin qui ont des barbecues au charbon!
Jacques a bien fait ça, il a récupéré de l'anthracite, le top!
Descente vers un autre niveau. Mais on ne peut pas y aller.
En orange, la partie de la mine que nous avons visité. À droite, on peut voir toute l'étendue des tunnels qui ont été creusés par les prisonniers.
Retour ensuite vers l'hôtel, en passant par les petites rues. Procession de véhicules officiels, emplis de jeunes filles qui nous font de grands saluts en nous voyant.
Petit parc urbain "Old coal mining town"
Retour à l'hôtel(le bâtiment blanc) pour un petit repos avant d'aller manger. Le ciel s'est éclairci, youpi !
Nous retournons ensuite manger à notre restau préféré, le One Day Coffee Ramen, accueillis avec de grands sourires par le personnel qui nous reconnaît (c'est la 3e fois il faut dire, et les touristes occidentaux sont rares ici - on n'en a vu aucun à vrai dire).
Comme le mauvais temps semble vraiment parti, nous décidons de faire la deuxième partie du programme prévu : une balade en moto pour aller voir un site géologique spécial tout en haut d'une montagne du coin.
Départ de Sawahlunto
La route pour s'y rendre est particulièrement abrupte, étroite et sinueuse, mais, bon, vous connaissez le refrain et vous savez qu'on aime ça.

Nous voilà à l'entrée du site, le Batu Runciang, assez développé pour les touristes, mais ceux-ci sont peu nombreux en semaine.
On voit déjà au loin les belles formations rocheuses qui nous attendent.
C'est grandiose, mais il faut faire attention, les roches sont extrêmement coupantes. Elles sont en calcaire et dateraient de 299 millions d'années (pas 300 millions, hein!). De telles roches se forment au fond de mers profondes...
Retour vers le stationnement
On se rafraîchit un peu avant de retourner affronter la descente extrême vers la vallée.
On repart du site de Batu Runciang
Je regarde Google Maps pour essayer de trouver une autre route pour le retour, mais sans vérifier plus sérieusement l'état des-dites routes, ce n'est pas une bonne idée. Notre première route alternative nous fait grimper sérieusement dans la montagne avant de devenir un peu trop endommagée et abrupte à notre goût, hop, demi-tour. Note : avoir vérifié la carte, j'aurais vu que nous avions manqué le tournant pour continuer vers Sawahlunto, par une petite route probablement moins endommagée. Dommage, car c'était vraiment agréable, snif.
On retourne sagement sur la route principale...mais pas pour longtemps!
Je ne m'avoue pas vaincue, on essaie un autre détour! La deuxième route proposée par Google est très jolie aussi, espérons que nous réussirons cette fois à rejoindre Sawahlunto par là!
Oups, elle se termine dans un cul de sac, ou plutôt dans un tunnel. Surprise, je reconnais ce lieu historique pour l'avoir vu mentionné plusieurs fois dans mes recherches sur la région, mais je ne pensais pas tomber dessus par hasard!
Notes de padangheritage @padangheritage :
"Le tunnel de Spoorweg ou le trou de Sawahlunto Kalam est très intéressant à explorer. En fait, le tunnel de Kalam est le plus long des 4 tunnels empruntés par les trains dans l'ouest de Sumatra et serait le plus long de Sumatra. Cette photo présente l'atmosphère de l'embouchure extérieure du Lubang Kalam à l'époque coloniale en 1910.
"Le tunnel de Spoorweg ou le trou de Sawahlunto Kalam est très intéressant à explorer. En fait, le tunnel de Kalam est le plus long des 4 tunnels empruntés par les trains dans l'ouest de Sumatra et serait le plus long de Sumatra. Cette photo présente l'atmosphère de l'embouchure extérieure du Lubang Kalam à l'époque coloniale en 1910.
La construction du trou de Kalam a eu lieu de 1892 à 1894, en utilisant des travailleurs contractuels et des travailleurs forcés pour pénétrer dans la colline rocheuse de 828 mètres de long. L'entrée du tunnel est en béton. De chaque côté du tunnel se trouvent 33 pièces ressemblant à des cabines qui servent d'abri aux personnes telles que les piétons et les travailleurs lorsque les trains traversent le tunnel.
Le trou de Kalam est désormais devenu un élément important du patrimoine culturel mondial de la mine de charbon d'Ombilin à Sawahlunto."
Et, évidemment, retour à notre resto pour un dernier repas avant de partir vers d'autres aventures demain! L'espèce de pogo à gauche est un dessert, le seul ingrédient que j'ai compris était du mozarella. C'était un peu bizarre comme mélange, mais c'était bon.
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